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qu'est-ce qu'un LVA?
Les Lieux de Vie et d’Accueil sont des structures non traditionnelles, parfois expérimentales, d’accueil, de soin et d’éducation. L’aide Sociale à l’Enfance (ASE), la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ), les institutions de la pédopsychiatrie, de la psychiatrie, de l’éducation spécialisée, du médicosocial y orientent des enfants, des adolescents ou des adultes en difficulté sociale, psychologique, médicale ou scolaire pour des séjours de rupture, d’alternance ou des placements longs. 
 
Les premières structures de ce type datent des années 60. Elles se sont développées au fil des ans, on en compte aujourd’hui environ 450 en France. En 2002, la loi du 2 juillet leur a donné un cadre légal et a confirmé leur appellation : Lieux de Vie et d’Accueil (LVA). 
 
     L comme lieu 
 
Dans le milieu ont dit simplement «les lieux ». C’est que le mot a son importance. 
 
Les LVA s’installent souvent à la campagne, là où sont les lieux dits, c’est-à-dire des lieux qui ont été nommés parce que quelque chose y a eu lieu, un coup de foudre, un homme mort, une brebis mangée par le loup. Ou parce que quelque chose y a toujours lieu, un point de vue, le croisement de chemins, un vent permanent. Quelque chose de singulier en tous cas qui lui donne son caractère à nul autre pareil. 
 
C’est un peu ce que cherchent à faire les créateurs d’un LVA : cultiver l’esprit d’un lieu, pour que s’inscrive dans les murs et les arbres, des histoires humaines, pour qu’il devienne un espace suffisamment sécurisé et stimulant à la fois, un espace où les choses peuvent avoir lieu. 
 
Et c’est bien de quoi ont besoin les accueillis qui souvent ne savent pas ou ne savent plus « où ils habitent ». Pour les uns, les choses n’ont pas eu lieu à cause d’un gène capricieux ou d’un accident de parcours. Pour les autres, des choses se sont passées, mais dans des frontières tellement effacées, où tout est délocalisé et sans nom, dans le non lieu. 
 
Dépositaire symbolique de son histoire, du projet des permanents, des trajectoires qui s’y rencontrent, le lieu est le premier personnage du LVA. C’est ce qui fait la différence avec les autres modes d’accueil spécialisé. Dans une famille d’accueil, ce premier personnage est la famille. Dans un établissement traditionnel, de par sa taille, sa complexité fonctionnelle et son asepsie, le lieu peut difficilement incarner un genius loci. En lui délégant la fonction d’accueil, les permanents font du lieu un précieux médiateur. 
  
Mais le vrai commun des lieux c’est qu’ils ne sont pas lieux communs. C’est ce qui fait leur force : chaque projet est cohérent avec les motivations et les compétences de ses acteurs. Chaque projet est cohérent avec ses ressources. Chaque projet a une capacité d’adaptation au changement et aux particularités des accueillis. Ici pas de programme ou de doctrine imposée de l’extérieur. C’est ce qui fait aussi leur faiblesse : pour travailler avec eux, les partenaires devront faire un effort inhabituel d’apprivoisement, connaître et comprendre les pratiques singulières. 
 
Les LVA ont en commun : 
la petite taille (pas plus de 7 personnes accueillies), 
la vie quotidienne sous un même toit, 
un projet d’accompagnement personnalisé, 
une autonomie du projet éducatif et de la gestion administrative et financière, 
un regard extérieur systématisé (vie associative, régulation, supervision…). 

      V comme Vie 
 
On les a longtemps appelé « lieux de vie » c’est curieux, était-ce à dire qu’ailleurs on ne vivait pas ? Quelle arrogance ! C’est que les pionniers (voir rubrique histoire des LVA) ont eu besoin de se démarquer des institutions qu’ils jugeaient enfermantes et mortifères pour affirmer leur projet. Il s’agissait de vivre avec ce et ceux que la vie et la société laissent de côté. Depuis ces temps fondateurs, rebelles et ambitieux, les pratiques se sont diversifiées et rapprochées à nouveau du monde du travail social. L’amour seul ne suffisant pas, on a cherché à compléter les effets du vivre avec par un partage réfléchi du quotidien pour développer cette nouvelle modalité d’accueil. 
 
       A comme Accueil 
 
« Vie » et « accueil » : la loi de 2002 qui les encadre désormais a conservé les deux termes pour désigner les LVA. C’est heureux car si les lieux veulent garder leur originalité et leur utilité c’est en combinant l’engagement humain du vivre avec et la conscience de faire un travail d’accueil. 
 
La singularité de chaque lieu et son autonomie de projet induisent des manières très différentes de décliner cette combinaison. On parle peu de méthode mais plutôt de pratiques issues de l’expérimentation, de la maturation des savoir-faire, de la créativité. Selon la formation et le parcours de ses permanents, le génie des lieux usera de collages à partir des préceptes de l’éducation spécialisée, de l’éducation nouvelle, de l'éducation populaire, de la psychanalyse, de la psychothérapie institutionnelle, des techniques de développement personnel, des théories de la communication, des médecines douces… du simple bon sens. Dans tous les cas, les équipes ont la conscience d’un engagement social dans le respect du droit et des cadres réglementaires.